Aïeux qui m'êtes chers Aïeux qui m'êtes chers, vous n'aurez pas de tombe.
De superbes caveaux sont ouverts en mon cœur.
Au chaud vous y serez, sans chagrin, sans rancœur,
Non, pas de marbre froid si I'un de vous succombe !
Que ne vous l'ai-je dit, votre « après vous » m'incombe.
Vous m'apprendrez l'espoir par les temps de rigueur,
On ne peut pas toujours être jeune et vainqueur ! –
Et je hais comme vous les cercueils que l'on plombe !
Une fleur va renaître en moi chaque matin,
Qui ne saurait grandir.en nul autre jardin,
Image du passé que ma peine emprisonne.
Tout bas nous parlerons comme en nos jours meilleurs,
La vivante et les morts sans déranger personne.
Ainsi vous survivrez mieux que partout ailleurs.
Nuits parnassiennes (2004)
© Lizy |