Chantez, chantez en vos joyeux ébats
Les gais refrains, les douces chansonnettes
Que vos auteurs sur leurs vives musettes
Ont modulé dans tous les corps d'état.
Que dans l'oubli tombent vos chants de guerre,
Chantez la paix et la fraternité ;
Que vos labeurs répandent sur la terre
Du beau Devoir la douce humanité,
Que son esprit soit une vérité.

Refrain
                Gais Compagnons
                Soyez lurons,
Livrez vos cœurs à l'espérance,
De voir la paix au Tour de France
Vous unissant, sur ce commun chemin,
Chantez, chantez un fraternel refrain (bis)

Dans tous les corps et dans chaque Devoir,
Des travailleurs à l'âme poétique
Ont célébré par leur chant pacifique
Le noble but ce votre beau savoir.
Cueillez amis, dans ce gai répertoire
De l'amitié, le fruit toujours nouveau.
De chants d'amour ornez votre mémoire,
De la discorde éteignez le flambeau
Et que vos cœurs ne forment qu'un faisceau.

(refrain)

Si les tondeurs, chapeliers ou cordiers
Ont tour à tour, en chantant votre gloire,
Marqué leurs noms aux feuillets de l'histoire,
Accompagnés des selliers, des vanniers,
Par leur gaîté, que partout on renomme,
Vous trouverez les blanchers-chamoiseurs,
Chantant les vers d'Angoumois ou Vendôme,
Par leur entrain faire appel aux auteurs
Des tisserands, sabotiers ou tisseurs.

(refrain)

Faible rimeur, je crois à l'avenir
Dont nos auteurs ont aperçu l'aurore,
Comme eux, Pays, je veux chanter encore
L'amour, la paix et leur gai souvenir.
Dans cette ruche où tant d'esprit bourdonne,
Où tant de noms ont apporté leur miel,
Frères, jamais les vers de Carcassonne,
J'en fais ici le serment solennel,
Ne répandront la haine ni le fiel.

Paris, juin 1852
Echos du tour de France, 1854

« Toussaint Guillaumou, Carcassonne-le-Bien-Aimé-du-Tour-de-France », était compagnon cordonnier du Devoir.

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