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Le hérisson et le renard

- Certes,
la cruauté de ton cuir,
dit le renard au hérisson,
n’est point sans te donner fière allure
mais ne permet d’embrassade entre nous
qu’au prix de profondes piqûres.
Et faire ainsi obstacle aux soins de l’amitié
m’est d’autant plus odieux
que sous ton cuir à clous
bat un cœur tendre,
tout comme le mien !
Aussi, que ne rends-tu au fourrier ta tenue militaire
pour que je puisse enfin te donner l’accolade.

- J’y consens volontiers !
mais, préséance oblige,
point avant qu’on n’ait mis au vestiaire
ce dentier qui t’encombre,
et dont tout amour, en principe, n’a que faire.

Philippe Martineau

© Philippe Martineau
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