Nouvelle Orléans (après la catastrophe) Sur les traces de Tocqueville
On voudrait parler de la ville
Berceau du blues et du gospel
Ce soir soudain, je me rappelle.
Ville métisse, cosmopolite,
Bastringue de Bourbon street
Vivant folklore à Jackson square
Les nuits de bringue, les fêtards.
Refrain
Ainsi poussée dans le néant
Je pense à la Nouvelle Orléans.
Fièvre jazzy mais la misère
Tant de pauvres, de marginaux,
Ce peuple lent à la colère
Toujours absent dans les journaux.
Parfois jetés dans les taudis
Des « enragés » que l'on délaisse
Hélas sur eux que n'a-t- on dit,
Qui a parlé de leur détresse ?
Refrain
Ainsi poussée dans le néant
Je pense à la Nouvelle Orléans.
Malentendu à la limite
La métropole qu'on écarte
C'était Constantinople street
Avec tous ces joueurs de cartes.
Dans l'ombre ils semblaient tous sortis
D'un book de Tennessee Williams
Réputation de pervertis
En ignorant le cœur et l'âme.
Refrain
Ainsi poussée vers le néant
Je pense à la Nouvelle Orléans.
De survivre était déjà rude,
La ville heureuse et disgracieuse
C'était la Venise du Sud
Restée humble, mais silencieuse.
Du Jazz image d'Épinal,
Mais tel un paradis morbide
Dans son cachet original
À la fois secrète et splendide !
Refrain
Ainsi poussée vers le néant
Je pense à la Nouvelle Orléans.
Emprise du Mississipi
Dizaines de bras et d'îlots
Dans ce delta à l'infini
Maisons sur terres en lambeaux.
Construite sur les marécages
Et sous le niveau de la mer
La cause de tous ces ravages
Digues et pilotis précaires.
Refrain
Ainsi poussée vers le Néant
Je pense à la Nouvelle Orléans.
« Sans danger ! » pouvait-on entendre
Milliers de morts et de blessés
Les secours qui se font attendre
Souffrance et ces destins brisés
Ninive, Sodome, Gomorrhe,
Sont comme elle englouties, mais l'eau
En fin de compte avec la mort
Aura toujours le dernier mot.
Refrain
Ainsi poussée dans le néant
Je pense à la Nouvelle Orléans.
Adrien Cannaméla
©A. Cannaméla |