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Le savoir et la connaissance
Hommage au travail manuel

Poème inspiré par l'hommage rendu
aux ébénistes par Robert Groumin

Il a tout étudié, Aristote et Socrate
Il pourrait vous citer le lieu, l’année, la date
Il connaît Pythagore, il connait Cicéron
De Platon, il a lu toutes les citations,
Pour la philosophie étant prédisposé
Dans le livre des sciences... il a beaucoup puisé
Et maintenant il sait... il sait "Pourquoi... Comment"
Il sait que l’eau qui coule partout ça s’étale
Il a retenu ça des « Pensées » de Pascal 
Quand vient l’inondation... cherchant la solution...
Mille fois dans sa tête il fait des équations.

Mais lui ne sait pas ça... cet illustre inconnu,
Pour lui c’est clair et net, y’a dessous, y’a dessus
Si y’a de l’eau dessous, elle provient d’en haut
Et si c’est pas mouillé, c’est sec et y’a pas d’eau,
Ce n’est pas Pythagore qui dirait le contraire
Quant à Jean Jacques Rousseau, ce n’est pas son affaire.

Un peu d’eau qui déborde, y’a trop de molécules
Le philosophe instruit refait tous ses calculs,
Compte les gouttes d’eau, fait un bilan chiffré...
C’était un robinet qui était mal fermé.
Mais l’autre, l’ignorant qui n’a pas lu Socrate
Et qui ne connaît pas Cicéron ni Descartes
Très vite et promptement, sitôt dit... sitôt fait
Monte et court à l’étage fermer le robinet.

Et lui, qui n’a pas lu « Candide » de Voltaire
Lui qui n’a fréquenté que l’école primaire...

S’il n’a pas le savoir... il a le savoir-faire.

François Besnard

© François Besnard
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