Première Gnossienne d’Erik Satie (à lire en écoutant la 1ère Gnossienne et sur son rythme)
C’est un air de travers – travers
comm’ la vie qui a souffert – gris fer
comm’ la vie qui a souffert
s’en va tout de travers
vers ses revers.
Satie le sait
Satie ses doigts
l’ont su aussi.
Assis sur le tabouret bas – là-bas – mi-voix
public ou pas
il joue
de ces airs-là.
Sans se lasser
lançant l’assaut
de ses dix doigts.
L’existence va de guingois – parfois
vice et vertu
entre les deux
elle louvoie.
C’est comme ça
couci-couça
vice et versa.
Rentré à Arcueil – cercueil
il porte le deuil – orgueil
d’un vain soir de gloire
en son taudis – taudis
pas d’paradis.
Ses mélodies
l’ont assez dit
c’est un maudit.
Satie s’est tu
Satie a ces-
- sé ses airs las.
Sais-tu Satie
pour ces airs-ci
merci merci.
Maryse Gévaudan
© Maryse Gévaudan |