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Nocturne camarguais Ici dorment la terre et l’eau dans les marais
Qu’à peine troublent de frissonnements liquides
Les grands roseaux voûtés par un vent qui paraît
Mêler le ciel au sol en une étendue fluide
Où passent lentement les flamants hiératiques
Aux ailes empourprées des roses du couchant
Haut découpant leur longue silhouette oblique
Sur les salines blanches et l’ombre bleue des champs
Quand les beaux soirs prolongent l’attente immobile
Des toros assoupis en paisible peuplade
Écoutant approcher nonchalants et tranquilles
Les clairs chevaux marins du loin de la manade
Qui soudain bondissant dans un galop d’écume
La-bas s’en vont parmi les vagues et les brumes...
Maryse Gévaudan
© Maryse Gévaudan |
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