L’autre jour, je lis dans le journal
Un entrefilet peu banal.
« Il faut que le harcèlement sexuel
Cesse dans les entreprises ! »

J’interroge autour de moi,
« Dis, est-ce que ça t’arriv’à toi ? »
Non, non, tout l’mond’est d’accord avec moi,
On harcèle peu, on harcèle pas.

Depuis je rêve d’entreprises
Où le harcèlement est de mise.
Je crie très fort autour de moi,
Harcelez-moi, harcelez-moi.
Quand je passe, frôlez-moi du doigt,
Harcelez-moi, harcelez-moi,
Intéressez-vous donc à moi,
Harcelez-moi, harcelez-moi,
Et sur les fess’caressez-moi.

Mais, ce harcèlement cesse-t-il
Quand on est hors de l’entreprise ?
Harcelez-moi, harcelez-moi,
Dehors, dedans où que l’on soit,
Harcelez-moi, harcelez-moi,
Attention, pas tous à la fois,
Harcelez-moi, harcelez-moi,
L’un après l’autr’, comm’il se doit,
Harcelez-moi, harcelez-moi,
Car moi, je demand’que ça.

Les pimbêches, les bégueules,
Celles-là, vous n’y touchez pas,
Les hétéros, nymphos, comm’moi,
Là allez-y, n’hésitez pas.

Mais dans les entreprises
Un peu retardataires,
Où le harcèlement, n’est pas encor’de mise,
On pourrait faire des séminaires,
Ou quelques stag’de volontaires,
Un entrain’ment au harcèlement,
Ou un simple perfectionnement

Harcelez-moi, harcelez-moi
Harcelez-moi, harcelez-moi.

Hélène Aliénor

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