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Le songe de l’autruche dans son horloge à poids J’avance en plein minuit dans le manoir hanté.
Un horloge normande sonne l’heure du thé.
Je l’ouvre en tremblotant : c’est pour la mettre à l’heure.
Mais j’y trouve une autruche ronflant comme un sonneur.
Coucou que je lui dis c’est l’heure du réveil !
Les fantômes s’en vont faire la nique au soleil.
Mais elle ouvre grand les yeux et me répond d’un trait :
Ah ! Merci mon sauveur car tu m’as délivrée.
C’est d’avoir trop mangé de réveils à ressorts
Qu’un bien mauvais karma m’a fait ce triste sort.
Tu viens prendre ma place et ce n’est que justice.
Tes éternels retards t’ont valu ce supplice.
Puis ahurie prenant ses jambes à son cou
Elle s’enfuit, criant partout coucou ! coucou !
La folie de ce monde m’étonnera toujours.
En attendant voilà : je m’ennuie tout le jour
Dans mon cartel normand je pense à qui m’attend.
Heureusement, l’autruche ou un diable charmant
A pratiqué au fond de l’horloge un grand trou.
Et dedans moi aussi je peux plonger le cou !
Ainsi le temps ne se fait pas si long :
Pour mes soirées d’hiver, j’ai la télévision !
Jean-Claude Morera
29 février 2004
© Jean-Claude Morera |
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