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Poème sur la réconciliation des prétendus contraires Poème dédié à Gérard Trougnou
et à tous mes amis de « La Cave à Poèmes »
en remerciement du bel hommage du 10 mai 2004.
Quelque chose Yin
Rend captif
Enserre les ailes d'eau
de vapeur éther.
Interligne.
Les distances sur la grève
Dérivent dans le vent.
Naissance du ficus,
Coule sève blanche
Lait semence
En amont des fleuves
et des montagnes.
Couvre,
fragile papyrus
l'incarnat de la rose blessée
Epines d'une âme.
Agonie de rameaux.
Barbelé des branches mortifiées
Où se déchire la colombe
Muée en danse sacrée
Quelque chose de Yang
Rend vif
Le renard dans son trou.
Des yeux ventre
Dévorateurs d'asphodèles
Ravagent les rues.
Un éclair de feu
Parcourt la grande artère
hagarde.
Les poings d'une brute
Cassent le bois de l'intsia
L'os des ancêtres
Ecoulement
Sève noire
le sang de l'arbre. Eclatement
Jaillit
l'oiseau de feu
De l'écorce cratère.
Quelque chose Yin et Yang
Arpège la vie
Dans l'entrebâillement
De la porte cathédrale
Ouvre la route lumière
Les larmes des nuages
Attendrissent la terre ridée.
Et le rideau glisse
Sur l'au-delà
l'imperceptible,
le dos arrondi de la lune
Veuf au monde
L'œuf du monde
Jette une passerelle sur le vide.
Alain Pizerra
© Alain Pizerra |
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