Jardin aux Licornes Pour M.C.
On dirait que le ciel est rapiécé d’étoiles,
Une coulée de lune au chéneau d’une tour
Et les yeux de la nuit que le printemps dévoile
Tandis qu’un vent d’oiseaux éparpille le jour
Dans la plaine des mots... Sur les flancs fabuleux
D’une licorne en fleurs, l’hirondelle a posé
Son aile de papier, et le rêve est si bleu
Qu’il accroche au miroir ses perles de rosée
Sous la dîme de l’âme...Et l’aube se rebelle
Dans les vagues reflets d’un long jardin d’avril
Où muse et troubadour réinventent l’ombelle
D’un autre temps qui passe, en découvrant d’un fil
Leur regard de légende et de rose et de seigle....
Mais le jour boit le temps jusqu’à la lie des nues
Un raphia de soleil sous la plume d’un aigle
Derrière les rochers de l’encre mise à nue,
Larme noire écrasée dans un mouchoir de ciel
Brodé d’azurs...
Thierry Sajat
Ivry/Seine, le 08 avril 2004
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