Herborisation à Enghien les Bains (Val d’Oise).
Autour du lac d’Enghien, nous vîmes des maisons,
Nous eûmes tous très froid, en cette fin d’automne,
Les cerveaux sont gelés dans des exhalaisons
De souffre et des égouts, où plus rien ne détonne,
Puisque tout finit là, pour que tout recommence,
Mais nous aimons la nuit, parce que l’homme pense,
Nous allâmes dans l’île en barque à coups de rames,
En l’absence de vent, n’eurent pas peur les dames !
Arrivés à la berge, il fallut repartir,
Le ventre plein, la tête encore à s’abêtir,
Nous marchons dans la rue, où ne sont plus les plantes,
Qui faisaient notre amour, au temps des marches lentes !
C’est au milieu du lac, que sont les cormorans,
Et nous les regardons avec leurs airs marrants,
D’aller dans l’eau tout nus, se prenant pour des anges,
Tout en traînant les pieds dans la boue et les fanges !
Le paysage est beau, quand cesse le béton,
Les mahonias en fleur sur le bord de la route,
Font de la promenade une fête au piéton,
Qui marche dans ces lieux sereins, s’il ne pleut goutte !
Apprenons chaque jour, mais surtout à ramer,
Des marins maladroits sont tombés dans l’eau froide,
Ne sachant pas nager, je n’ose les blâmer,
Si dans l’adversité leur corps reste bien roide !
Quand les mots furent dits, chacun rentra chez soi,
Afin de réfléchir, en prenant une soupe
Bien chaude dans l’assiette, et nous savons pourquoi
Nous allons en forêt avec juste une loupe !
Jean Coryn
7 décembre 2003
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