L'automne attend sa nuit dans des sanglots de feuilles.
Sur les branches du vent des chandeliers de brume
Éclairent l'œil tout blanc de la lune que cueille
Octobre dont le ciel tremble dessous ma plume...
Les veines bleues du temps sur les arbres s'embrasent
J'entends les froissement du pas lent de Verlaine
Sur le sol craquelé. Et les mots font des phrases
Sur la page du froid où frémit son haleine
D'encre et de tabac... L'aube aura comme des cernes.
Un squelette d'oiseau traversera la brise
Dans les débris du vent, et ses ailes en berne
Tomberont dans les flots d'une lumière grise.
Le jour attend sa nuit. Byron écrit des vers
Dans un coin de ma tête. Et j'écoute l'automne
Peindre ses musiques au fifre de l'hiver,
Tandis que le silence à la voix monotone
Pleut...

Thierry Sajat
Paris, 10-10-2001

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