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J’écris ces vers

J'écris ces vers comme on effeuille une fleur d'encre,
Pétales d'écriture accrochés à mes doigts
Pour en parer tes yeux tandis que le vent boit
L'absinthe bleue du ciel, liqueur de mes nuits cancres.

La rime naît à pas de plume, une paupière
De sable sur ma page et le cœur au prélude
Des mots, presque en amour, que le silence élude
Et qu'une ombre d'espoir flotte dans la poussière

Des regards échangés, complices d'un sourire...
J'écris ces vers jusqu'aux aurores défendues
Quand éclot le soleil comme sur les statues

De Rodin, quand les yeux ne cessent de s'ouvrir
Dans la pierre d'aimer que cisèlent les mains
Jusqu'au frisson de l'autre au creuset du chemin. 

Thierry Sajat
Paris, 30-08-2004

© Th. Sajat
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