Les mots rongent mes doigts... Je ne dors plus souvent
Depuis cette douleur de l'âme. La fatigue
S'accroche à la mémoire, et les cordes du vent
Dont le nœud coule sur mon cœur mordent la digue

Du temps... La solitude épure l'écriture
Quand le silence crie sous la craie du passé
Laissé dans l'encrier des songes, la rature
Comme une cicatrice où la feuille est froissée.

Les mots rongent mes doigts, ou est-ce le contraire ?
Un vers atteint mon cœur, ma tête, jusqu'au mal.
Une flambée de pluie me brûle sous l'araire
De demain qui n'est plus qu'une larme animale. 

Thierry Sajat
Paris, 21-08-2004

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