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Klagelied eines altdeutschen Jünglings

Wohl dem, dem noch die Tugend lacht,
Weh dem, der sie verlieret!
Es haben mich armen Jüngling
Die bösen Gesellen verführet.

Sie haben mich um mein Geld gebracht,
Mit Karten und mit Knöcheln ;
Es trösteten mich die Mädchen,
Mit ihrem holden Lächeln.

Und als sie mich ganz besoffen gemacht
Und meine Kleider zerrissen,
Da ward ich armer Jüngling
Zur Tür hinausgeschmissen.

Und als ich des Morgens früh erwacht,
Wie wundr ich mich über die Sache!
Da saß ich armer Jüngling
Zu Kassel auf der Wache.

Complainte d'un jeune homme de la Vieille Allemagne

Grand bien à qui vertu sourit,
Malheur à ceux qu'elle abandonne !
Hélas moi, pauvre jeune homme,
De mauvais drôles m'ont séduit.

Ils m'ont soutiré mon argent
Aux jeux de cartes, aux osselets
Cependant que de belles filles
Par leurs charmes me consolaient.

Puis après m'avoir rendu saoul
Et mis mes habits en lambeaux,
Voilà que, malheureux jeune homme
Ah, ils m'ont flanqué à la porte.

Et quand le matin s'est levé,
J'étais tout stupide après ça
D'être assis, misère de moi,
Au poste d'arrêt de Kassel*.

* Kassel, ville de la Hesse où l'on aurait fait séduire et enrôler de force de pauvres paysans pour les expédier combattre dans les guerres d'indépendance américaines, au dernier quart du XVIIème siècle. De là sans doute, l'expression "ab nach Kassel", qui signifie "bon débarras !"

Henri Heine
Neue Gedichte - Romanzen
Nouveaux poèmes - Romances
Traduction : ©Maryse Gévaudan

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